Il était une fois, l'histoire d'une ado... Pv.

Ringo Starr venait tout juste d'arriver sur ces terres et déjà, il avait pris ses aises. le grand étalon au regard de braise sillonnait le paysage aride de la vallée aux cactus à la recherche d'un peu de compagnie. Il portait sa queue en panache avec beaucoup de classe, digne héritage de la race dont il était issu. Néanmoins, il n'était pas vantard, loin de là, il était juste un peu fier sur les bords. Mais bon, qu'était un mâle sans sa fierté ? Rien, sans nul doute.

- Bonjour, jolie demoiselle. A qui ai-je l'honneur ? Demanda posément l'étalon bai en haussant un sourcil.

En s'arrêtant, on put remarquer un sourire qui s'était dessiné sur les lèvres du mâle arabe. Ce dernier ne s'approcha pas plus de la jument alezane, il ne voulait pas non plus la défier sans le vouloir, c'est pourquoi il resta bien à sa place, histoire de faire voir qu'il avait des limites et qu'il ne les franchirait pas.

- Je m'appelle Starr... Ringo Starr. Répondit l'étalon bai non sans montrer un brin de fierté face à sa phrase de présentation.

Il resta dans sa position initiale avec toujours cet habituel sourire au bord des lèvres, il aimait bien la compagnie, particulièrement celle des juments car elles, généralement, elles ne cherchaient pas la bagarre !

- Je suis nouveau sur ces terres, et vous ? Demanda-t-il en employant le vouvoiement, histoire de mettre de la distance pour que la dénommée Aventura ne se sente pas agressée.

L'étalon bai lui fit un sourire amical lorsqu'elle lui répondit. Voyant qu'il n'y avait pas de suite après sa réponse, il laissa couler et s'intéressa de près à un cactus, il avait entendu parler de ces plantes mais n'en avait jamais vu de sa vie. En fait, de là où il venait, on lui avait dit qu'ils étaient extrêmement rares. Il commençait à croire qu'on s'était payé sa tête au vu du nombre d'épines sur les troncs verts !

Il s'approcha d'un cactus en l'effleurant, faisant bien attention à ne pas le toucher, il se prit pourtant une épine sur le museau. Il poussa un couinement de douleur et retira derechef sa fine tête légèrement camuse de devant la plante.

Ringo Starr hésita entre deux choses mais finalement, il garda pour lui la langue qui allait sortir de sa bouche. Ben oui, il était un minimum poli, quand même !

- Ouais, c'est ça. C'est exactement ça. Répondit-il en se forçant à sourire face à la remarque de la jument.

Il haussa un sourcil imaginaire et remarqua que l'épine était tombée d'elle-même, la douleur s'était presque estompée. En fait, ça n'avait pas été si désagréable que ça mais ça l'avait bien surpris et il n'aimait pas ça, les surprises.

- Tu ne me connais pas et tu dis de moi que je suis un être susceptible... Bieeeeeen ! Bravo. C'est pas le cas. Répliqua Ringo Starr en fronçant les sourcils.

Il gratta le sol poussiéreux avec un de ses sabots antérieurs, cet endroit était sec, bien trop sec. Comment les plantes avaient-elles pu pousser dans un lieu pareil ? Les cactus n'avaient-ils pas chaud ? Il savait que si il avait été un cactus, il n'aurait sans doute pas supporté la chaleur de plomb qu'offrait le soleil.

- Non merci, pas de raisonnement scientifique, je pense pas que t'en aies les capacités intellectuelles de toute façon. Répliqua Ringo Starr en se retournant, les oreilles légèrement couchées.

En fait, le garçon était un peu susceptible... Bon d'accord, un peu beaucoup même ! Mais bon, on ne pouvait pas non plus être sans défaut, malheureusement. Quoi que, la vie serait bien pauvre de sens si tout le monde était parfait. C'était ce que se disait le monsieur à la robe bai en bougonnant silencieusement dans son coin.

Ringo Starr laissait ses oreilles bien plaquées le long de sa nuque, et elle, elle ne lui manquait pas de respect, peut-être ? Il eut un grognement sourd et légèrement audible.

- Moi ? Etre vantard ou hautain ? Je ne pense pas, je constate ce que tu es. Répliqua-t-il d'une voix sèche.

En vérité, le monsieur n'aimait pas se sentir vulnérable dans un endroit qu'il ne connaissait pas alors généralement, il était assez agaçant.

- Et puis, on s'emporte pour ce qui nous importe, enfin, pour moi, c'est le cas. Donc, mes paroles t'importent ? S'exclama l'étalon bai, un peu ironique dans ses paroles.

- Je ne me sens certainement pas supérieur à toi. Comment le pourrais-je ? Je suis nouveau ici, je ne connais personne. S'exclama Ringo Starr, un peu surpris par la réaction de la jument.

Il n'était pas bien méchant, il n'était pas non plus vantard. En fait, il ne savait tout simplement pas comment réagir sur ce nouveau territoire, il ne connaissait rien ici. Se sentir inférieur ou supérieur aux autres n'était pas sa préoccupation première. Il émit un soupire inaudible avant de prendre le pas vers un autre cactus, il fallait qu'il se souvienne de comment ces plantes pouvaient être coupées pour pouvoir en extraire l'eau qu'elles contenaient. Dans cet endroit, la soif était de sortie !

- Je viens d'immenses contrées, plus au nord, en fait, je ne suis pas parti de là-bas il y a très longtemps. A peine quelques jours, ou quelques semaines, je ne sais plus exactement. répondit Ringo Starr en réfléchissant pendant qu'il parlait.

Il se demandait bien comment les bestioles qui vivaient sur les cactus faisaient pour boire et se nourrir. Cette plante contenait autant de minéraux que ça ? C'était assez fou, ça cassait des barreaux de chaise ! Il se tourna enfin vers la jument alezane en lui souriant gentiment, il n'était pas méchant, loin de là. Il était juste frustré par ces terres qu'il ne connaissait pas et par toutes les questions qu'il avait à poser concernant les territoires d'ici.

- Non, il n'y en avait pas. Il n'y avait pas non plus de cactus, ni de de sable. Répondit l'étalon bai, un peu surpris.

Il n'avait jamais entendu parler de la neige et ne savait pas du tout de quoi il s'agissait. Une petite voix intérieure lui dit que ce n'était pas la peine d'aller voir, que ça pouvait être très désagréable. Il décida de l'écouter et de rester sagement ici, en face de la jument alezane. Quelques précisions de plus sur les terres où il allait vivre ne lui seraient certainement pas inutiles !

- Du vent, beaucoup de vent. Je ne me souviens pas d'un seul hiver où il n'y en ait pas eu, il y en avait toujours à cette saison. Expliqua-t-il brièvement à la jument alezane.

Il avait quelques trous de mémoire concernant son passé mais il se souvenait bien des territoires où il avait vécu lorsqu'il était plus jeune. En fait, il aimait bien se les rappeler, cela lui donnait l'impression qu'il s'y trouvait toujours. En effet, quelque part, dans son coeur, le vent soufflait toujours.